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de quoi sommes-nous riches ?

25 janvier 2012

déjà : du temps ... pour un peu de lecture

 

Issu d’ un équipage de réalisateurs restés perplexes face au mot RICHESSE au terme de premières explorations sur la question, un dispositif cinématographique innovant, voyageur et contributif, pour quelques pas de plus sur le chemin d'une réappropriation des BIENS COMMUNS : 

 

  De quoi sommes-nous riches ?

 

 

DQSNR

 

 

Une question, et … une intuition en passe de devenir une conviction : des richesses ignorées s'offrent à nous si nous savons ouvrir certaines des portes de nos perceptions.

1/

Quelque chose ne tourne pas rond. Marcherions-nous sur la tête ?

Inscrits dans un récit : l'épopée de l'espèce bipède au cortex complexe, nous sommes dépositaires d'un vaste héritage culturel qui comprend aussi nos représentations de la richesse.

Collectivement comme jusque dans l’intime, nous les avons fait évoluer  … autant qu'elles nous ont toujours constitués, pour ne pas dire … formatés.

Ainsi aujourd'hui, nombre d'économistes, supposés experts en la matière, s’appuyant sur les chiffres habituellement utilisés pour mesurer notre richesse comme la quantité de biens produits, le volume des échanges monétaires, la variété des services proposées, et les perspectives d’augmentation que ces principaux paramètres pourraient encore nous promettre, continuent d'affirmer que nous n'avons jamais été aussi riches.

 

Indices

 

 

Cette analyse, encore majoritaire dans les grands médias comme dans les discours politiques, fait de la croyance inoxydable en la croissance la principale réponse à nos problèmes, tant pratiques qu’existentiels.

Les soubresauts de la situation financière mondiale en cette première décennie du XXIè siècle ont toutefois commencé à faire vaciller l’édifice de l'économie lucrative globalisée.

 Mais les fissures deviennent des failles sinon des gouffres quand on se penche sur d'autres chiffres :

Ceux qui font état des réserves en ressources naturelles de tout type dont nous pouvons encore disposer à bord de notre vaisseau spatial sphérique, découvert de visu teinté de bleu par premiers astronautes.

Les millions de vies gâchées, parfois dès les premiers mois, par le chômage, la misère, l'impossibilité d'entrer dans le moindre des circuits d'échange par lesquels circule justement toute richesse.

Ou encore, l'accroissement des inégalités entre ceux d’entre nous qui vivent au dessous des seuils de pauvreté, et ceux qui au sommet de la pyramide accumulent des fortunes toujours plus démesurées.

 

 2/

une histoire commune, des histoires à partager

 Se pourrait-il que les représentations que nous avons de la richesse (partagées ou non …),  aient fini par nous rendre incapables de percevoir les richesses incommensurables, vitales, précieuses entre toutes qui s'offrent à nous, de par le monde entier mais souvent dans notre entourage le plus proche ?

Pouvons nous espérer avancer sur la question du partage des richesses sans déjà au moins partager un peu les représentations que nous avons de cette notion ?


Sandale


En partant des éléments simples de la matière cosmique, du rayonnement  solaire et avec … beaucoup de temps, la vie sur terre a fini par produire la conscience d'elle-même. Et même : des mots d'amour, et encore d'autres récits et épopées.

 Depuis quelques années se sont spectaculairement développés les moyens de les publier et de les diffuser, y compris par une sorte de cortex planétaire, un nuage numérique qui peut tout autant tenir de l’hypermarché (c’est la tendance lourde) que des places de village ou de quartier interconnectées (sommes-nous seuls à en rêver ?) 

Ainsi, nous avons imaginé réunir sous cette question titre :"de quoi sommes-nous riches ?" une série de contenus : textes, sons, images, films, comme un voyage, une invitation à (re)découvrir ces richesses, à réfléchir sur ce qui compte vraiment, à partager quelques idées sur la question … car au fond ce que nous possédons de plus précieux n'est-ce pas … la vie, et l'intelligence que nous pouvons avoir de notre propre histoire ?

Ce projet est contributif, toute personne souhaitant ajouter sa part aux contenus réunis autour de la question est cordialement invitée à prendre contact avec notre équipe.


equipe

 

3/

Comment ? Un chemin de développement possible : partir de l'ancrage local.

Comme autrefois les compagnons, dessiner un tour de France des collectivités locales qui cherchent à initier des rencontres/débats sur la question de la richesse et la mise en place de nouveaux indicateurs de richesse.

Nous proposons un outil d’animation autour du film :

« De quoi sommes-nous riches ? »  et y ajoutons la présentation d’une initiative locale sous la forme d’un film court. Par suite, à chaque étape: Au cours d'une soirée ciné-débat, avec des intervenants de structures comme le "Collectif richesses", l’"Observatoire de la décision publique" … mettre en avant des initiatives locales remarquables.

S’engager dans une réappropriation des biens communs, de ce qui compte vraiment, questionner la pertinence des indicateurs de richesses, c'est à dire la manière dont on mesure cette richesse et dont on la prend en compte.

Reprendre en main et en compte, discuter et exprimer les choix et les orientations pour guider des politiques plus en phase avec les valeurs partagées d’un développement soutenable.

Au niveau national voire mondial, ce qui prime quand elle existe, c'est la forme représentative de la démocratie, avec ses heurs et malheurs toujours en débat. Désaffection, désillusion, défiance, sentiment d'impuissance, résignation : ces mots reviennent trop souvent pour évoquer cet échelon de la vie politique.


débat


Dans le même temps, les initiatives locales se multiplient pour placer ces questions comme à portée de main, c’est à dire au niveau d’un territoire plus susceptible d'être concrètement éprouvé, appréhendé : une ville, un département, une région, une agglomération, une métropole…

Notre proposition consiste à rendre visibles ces initiatives, à croiser les expériences, comme par pollinisation, pour donner envie à d’autres de s’en emparer, de les faire fructifier. Et si cette mise en commun pouvait faire ressortir quelques motifs d'envergure plus globale, et par là-même fertiliser et enrichir les débats aux échelons nationaux voire au-delà … nous franchirions un pas de plus sur le chemin de l'action collective retrouvée.

En 3D :  développement durable et … démocratique !

Nous voulons sur ces questions créer les conditions d'un vrai débat, provoquer partout et chaque fois que c'est possible des discussions, des assemblées, des agoras, des groupes de travail et de réflexion … et des fêtes !


fete

 

La redécouverte de ces richesses injustement ignorées est aussi une bonne occasion de nous réjouir, de nous libérer du couvercle de morosité, trop souvent si bas et si lourd, de renouer avec espérance et désir conjugués … à la première personne du pluriel.

 


 


un premier exemple :


De quel bois je me chauffe ?

film de 15' de Philippe ELUSSE et Antoine TRACOU, tourné en novembre 2011, en Bretagne.

La ville de Lorient a mis en place un système de chauffage à partir de rémanents de bois d'élagage. Une partie de ce combustible est fournie par l'association d'insertion Koad Energie Verte.

Ce document se présente comme la première étape d'un tour de France des régions à la découverte de richesses naturelles, humaines, sociales à notre portée mais encore largement sous-estimées ou ignorées alors qu'elles font bel et bien partie de nos biens communs parmi les plus précieux.




au départ de ce projet :


de quoi sommes nous riches ?

film de 28' de Philippe ELUSSE, tourné en février 2009 à Belém, Brésil

Un voyage sur l'Amazone, un rendez-vous au forum social mondial, une diversité d'intervenants rencontrés pour tenter d'apporter des éléments de réponse à cette question-titre : "De quoi sommes-nous riches ?"

Au gré des projections dans différents endroits et devant différents publics est née l'idée d'un film évolutif et contributif. Un film qui se transformerait au fur et à mesure de ses diffusions, qui pourrait ainsi chaque fois s'enrichir de fragments enregistrés lors du débat, tournés par nos soins dans la région visitée ou proposés par des contributeurs rencontrés au cours du voyage. Le travail est en cours.

Cette forme cinématographique inédite a donné l'impulsion au projet contributif pluridisciplinaire tel que nous le présentons aujourd'hui.


 



quelques films et textes de référence :


affiche


Indices, produit et distribué par la coopérative DHR (direction humaine des ressources), expose les aberrations d'un mode de calcul de la richesse des pays, qui additionne en positif les réductions des stocks de ressources naturelles ou encore les réparations occasionnées par les catastrophes. Pourtant on continue un peu partout à utiliser le P.I.B. comme éclairant le « niveau de vie » des nations. Jusqu'à quand ?

"Indices" (en DVD : cooperative@d-h-r.org)

film de 81' de Vincent GLENN, auquel nous avons assez largement contribué, tourné entre 2008 et 2010 en France et au Brésil.

dossier presse ici, dans la catégorie documentation.


 



Tailler le pied à la sandale : bande-annonce 

"Tailler le pied à la sandale"  (en DVD : cooperative@d-h-r.org)

film de Frédéric THOMAS et Philippe ELUSSE, tourné entre 2008 et 2010 au Vietnam.

Le Nep Cai Hoa Vang est une variété ancienne de riz gluant cultivée dans le delta du fleuve Rouge. "Tailler le pied à la sandale " décrit le processus de sa "restauration" pour le protéger par une marque collective. Le film dévoile comment change alors la manière de cultiver cette variété, en particulier pour la sélection des semences.

En s'enracinant dans la réalité du Vietnam d'aujourd'hui, il révèle comment la mise en place des règles internationales de la propriété intellectuelle peuvent influer sur une gestion locale de la biodiversité cultivée.

 


 

"Reconsidérer la richesse"

de Patrick Viveret, éditions l'Aube 2004, poche essai

(http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/024000191/index.shtml)

"Aujourd'hui deux catégories d'êtres humains sont à fond de cale : les pauvres, qu'on proscrit au motif que les conditions de misère, d'exclusion, d'absence de soins, etc ., dans lesquelles on les place leur interdisent toute dignté d'être humain, mais également les riches et les puissants qui, en s'enfermant dans une logique où les autres sont considérés comme des rivaux, se condamnent à vivre cette magnifique aventure de l'existence à la surface des réalités, dans la solitude et finalement le désespoir."

L'auteur passe les trois questions fondamentales de notre devenir : qu'allons-nous faire de notre planète ? Qu'allons-nous faire de notre espèce ? Qu'allons-nous faire de notre vie ? Et il nous exhorte à réamorcer d'urgence le dialogue sur les valeurs humanistes que nous voulons partager et sur nos engagements personnels et sociaux.


 



"Manifeste pour la récupération des biens communs" (ici in extenso) texte collectif publié lors du forum social mondial de Belém en 2009

 

La privatisation et la marchandisation des éléments vitaux pour l'humanité et pour la planète, sont plus fortes que jamais. Après l'exploitation des ressources naturelles et du travail humain, ce processus s'accélère et s'étend aux connaissances, aux cultures, à la santé, à l'éducation, aux communications, au patrimoine génétique, au vivant et à ses modifications. Le bien-être de tous et la préservation de la Terre sont sacrifiés au profit financier à court terme de quelques-uns.

Les conséquences de ce processus sont néfastes. Elles sont visibles et connues de tous : souffrance et mort de ceux qui ne peuvent accéder aux traitements brevetés et que la recherche orientée vers un profit commercial néglige, destruction de l'environnement et de la biodiversité, réchauffement climatique, dépendance alimentaire des habitants des pays pauvres, appauvrissement de la diversité culturelle, réduction de l'accès à la connaissance et à l'éducation par l'établissement du système de propriété intellectuelle sur la connaissance, impact néfaste de la culture consumériste.

Le Forum Social Mondial de 2009, à Belem, Pará, au Brésil, se déroule au moment particulier où la globalisation néo-libérale, dominée par des marchés financiers hors de tout contrôle public, échoue spectaculairement. Il se produit aussi au moment où émerge une prise de conscience qu'il y a des biens d'usage commun à tous les êtres humains, et à la nature elle-même, lesquels ne peuvent en aucun cas être privatisés ou considérés comme des marchandises.

Cette prise de conscience s'appuie sur une vision de la société qui place le respect des droits humains, la participation démocratique et la coopération au coeur de ses valeurs. Les initiatives alternatives se développent dans de nombreux domaines pour la défense de l'eau et des fleuves, de la terre, des semences, de la connaissance, de la science, des forêts, des mers, du vent, des monnaies, de la communication et des intercommunications, de la culture, de la musique et des autres arts, des technologies ouvertes et du logiciel libre, des services publics d'éducation, de santé, assainissement, de la biodiversité et des connaissances ancestrales.

Les signataires du présent Manifeste, lancé au Forum Social Mondial de 2009, appellent tous les citoyens du monde et leurs organisations à s'engager dans l'action pour la récupération et la mise en commun des biens de l'humanité et de la planète, présents et à venir, afin que leur gestion soit assumée dans une démarche participative et collaborative par les personnes et les communautés concernées et à l'échelle de l'humanité dans la perspective d'un monde soutenable.

Les signataires appellent tous les citoyens du monde et leurs organisations à approfondir la notion de biens communs, à partager leurs approches et leurs expériences pour la dé-privatisation et la dé-marchandisation des biens communs de l'humanité et de la planète, à articuler les luttes de leurs propres organisations, en renforçant mutuellement leurs campagnes et leurs initiatives.

 

Photos :

Atelier d’Aran

Institut de Recherche pour le Développement

coopérative DHR

cinéma la Clef

festival Résistances

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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25 janvier 2012

coopérative DHR

http://cooperativedhr.netii.net/index.php

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